Ma première année à Bangkok

Je me souviens des fois où je tombais par hasard sur un blog que j’aimais bien et qu’en parcourant ses pages, je me rendais compte que le dernier article avait plusieurs mois. Après un moment de déception, le sentiment qui suivait était une sorte de réflexion orgueilleuse: “ça, moi, ça ne m’arrivera jamais!”

Puis j’ai changé de vie et je n’ai pas posté depuis plus de 9 mois…

Des fois la culpabilité me tenait éveillée la nuit, je pensais à tous les articles que j’aurais aimé écrire, toutes les expérience que j’aurais pu partager mais j’avais perdu la diligence qui me permettait de me poser face à mon écran pendant quelques heures et créer quelque chose dont j’étais fière.

Les premiers mois de silence s’expliquaient par un manque de temps et un changement de priorités : le travail devenait de plus en plus prenant, j’enchainais les soirées, les cours de Muay Thai, les restos, les afterworks, les explorations, les sorties, les week end sur les îles… je ne passais pas un soir à la maison par peur de rater un évènement, une occasion, peut être celle qui me fera rencontrer les bonnes personnes.

Car le manque de contact humain, le vrai, celui des vraies amitiés et non des connaissances superficielles, commençaient à me peser de plus en plus à partir de décembre. J’étais dans une bulle d’expatriés français d’une centaine de personnes que je croisait régulièrement, un petit village où  tout le monde connait tout le monde… de façon superficielle ; j’avais l’impression d’avoir une vie remplie même si c’était d’amis d’un soir.

Puis la solitude est devenue un vrai poids dans ma vie ; alors que j’appréciais énormément ces moments que je passais seule face au blog, ces moments pour moi seule… moi, seule, devant un écran, sont devenus des mots qui me terrorisaient à partir de janvier quand des mesures anti- Covid m’ont mise en télétravail.

Je passais mes journées seule face au pc, je faisais tout pour voir du monde le soir et week-end, sans me rendre compte qu’être seule et se sentir seule sont deux choses distinctes et donc toutes ces soirées passées en compagnie de 30 personnes que je connaissais à peine, n’allaient pas me faire sentir mieux, et qu’en rentrant dans mon appartement vide le soir, la solitude serait là à m’attendre.

Et finalement la situation s’est décantée en mars, je suis retournée au bureau, j’ai commencé à créer des liens plus profonds avec certaines personnes, nous avons créé un petit cercle d’amis, j’ai enchainé 6 week ends de suite en dehors de Bangkok et la vie a repris doucement son cours; je pensais déjà aux vacances de Songkran (le nouvel an Thai), une semaine que j’ai passé entre Koh Samui et Koh Phangan, ainsi qu’à mon anniversaire (30 ans, wow !) et à la soirée déguisée que j’avais prévu le 24 Avril pour le fêter en grande pompe !

Puis encore une fois, au retour des vacances d’avril, une nouvelle vague de Covid a frappé la Thaïlande, mais cette fois ça nous regardait vraiment.

Pour mieux comprendre, retournons en mars 2020, quand la Thailande a fermé ses frontières et pris des mesures (couvre-feu, fermeture des restaurants, port du masque…) mais pratiquement aucun cas n’était constaté et la situation est revenue à la normale quelques mois plus tard ; la deuxième vague, en janvier 2021 concernait plutôt des régions hors Bangkok et des couches de la population qui étaient très peu amenées à rencontrer la mienne; en avril par contre il y a eu des clusters dans plusieurs établissements à Bangkok et aussi à un festival à Phuket auquel j’ai participé, le nombre de cas par jour dans le pays a grimpé comme jamais auparavant et les personnes de mon entourage à attraper le virus se sont multipliées.

Certaines personnes qui ont connu la Covid uniquement en Thaïlande, n’ont donc pas appris à “continuer la vie” malgré le virus, ne se sont pas habituées à être cas contact une fois par semaine comme beaucoup de monde en Europe et… se sont auto-isolées : un cercle de personnes ne se mélangeait pas avec d’autres cercles et, pendant 2 mois, je n’ai vu qu’une dizaine de personnes différentes ; mais cette fois j’étais mieux dans mes tongs et j’ai vécu cette solitude forcée avec moins d’appréhension, surtout car parmi ces 10 personnes il y avait les “liens plus profonds” dont je parlais auparavant.

Fin juillet, alors que les mesures dans les zones les plus touchées par la Covid étaient les plus dures que j’ai connues (fermeture de tout commerce hors alimentaire, couvre-feu à 21h…), j’ai décidé de fuir à Koh Phangan, qui était beaucoup moins touchée et n’avait presque aucune restriction ; j’ai passé un peu plus d’un mois sur l’île en faisant du télétravail en petit groupe, pendant que Bangkok était déserté par tous les expats qui sont rentrés en Europe, ceux qui se sont réfugiés sur une île, ou les Thaïs qui respectaient religieusement les recommandations de l’Etat de ne pas sortir, malgré l’absence d’interdiction.

Nous voici donc en octobre, cela fait un an (et deux jours) que je suis en Thaïlande et j’ai finalement trouvé l’équilibre nécessaire qui me manquait pour recommencer à écrire sur le blog. J’ai aussi pris la décision de rester après mon V.I.E. car j’aime tellement ma vie içi que je n’arrivais pas à me faire à l’idée de rentrer en mai prochain ; j’espere aussi que prochainement je pourrai étendre mes voyages au-délà des frontières thaïlandaises ✈💃🏻🗾

J’ai quelques sujets d’articles en tête, et même un post presque complétement rédigé sur un sujet qui me passionne toujours autant, l’alimentation !

À bientôt (cette fois pour de vrai🤞🏻)

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2 Commentaires

  1. Comme je te disais sur Instagram, je suis tellement contente de voir que tu vas reprendre tes articles ! Les photos que tu as partagées jusque là sont incroyables et donnent envie.
    Mais tout ça, c’est du superficiel. Je comprends ton besoin de chercher de la compagnie de “vraies” personnes et le besoin de pause que tu as pu avoir par rapport à l’effervescence. Je suis également heureuse pour toi que tu retrouves un équilibre et que tu aies décidé de continuer l’aventure en Thaïlande !

    1. Merci beaucoup Alice! Ca me fait si chaud au coeur que tu sois “revenue” (et aussi vite) malgré ma longue absence!! 💖💖💖

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